Choisir ses enrênements
- Equi-Mag (Lili-Rose)
- 15 avr. 2018
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 avr. 2018
A pied, à cheval, à la longe... Pas toujours facile de choisir son enrênement en fonction des besoins de votre cheval. Heureusement, Equi-Mag est là pour vous aider à démêler ce qui parait à vos yeux un vulgaire tas de cordes emmêlées.

"L'enrênement est un moyen mécanique qui agit sur l'attitude et l'allure du cheval, notamment sur le positionnement de l'encolure et de la tête." Il en existe une multitude et il n'est pas toujours simple de savoir lequel choisir.

L'enrênement est un moyen d'aider le cavalier à travailler avec le cheval, à pied ou monté. L'objectif principal de ces enrênements est d'obliger l'animal à se positionner dans une attitude basse( le plus souvent), ce qui permet de faire travailler son dos et ses muscles.
Des enrênements très spécifiques demandent d'être utilisés par des cavaliers expérimentés. Une mauvaise manipulation peut en effet conduire à une sanction sévère pour le cheval qui ne comprendrait pas votre ordre. Chaque enrênement a sa spécificité et ses propres fonctions: Découvrons-les ensemble.
Quel enrênement pour quel cheval ?
Il existe deux grands types d'enrênements utilisés montés comme à la longe:
-Les fixes (comme la martingale)
-Les coulissants (comme les rênes allemandes)
(A noter que les coulissants doivent être mis dans les mains d'une personne plus expérimentée.)
Le Gogue fixe:

Cet enrênement permet un effet
abaisseur uniquement sur la nuque, et
non sur la bouche. Il va
allonger l'encolure et fermer l'angle tête-encolure. Il peut être utilisé en longe ou monté .
Il muscle le dos mais dois être utilisé ponctuellement car le cheval se retrouve dans une attitude figée pouvant entraîner des douleurs.
Il est constitué d'une lanière de cuir qui s'attache sous le ventre. Au niveau du poitrail, cette lanière se termine par un anneau d'où part deux ficelles. Ces ficelles coulissent dans des anneaux situées de part et d'autre de la têtière, passent dans les anneaux du mors et reviennent se fixer sur l'anneau qui se trouve au niveau du poitrail.
Le Gogue Commandé:

Le principe de ce gogue est simple: il consiste essentiellement en un système triangulé déformable: "poitrail - nuque - bouche", fermé et sur la main . Son action principale s'exerce sur la nuque en provoquant un effet d'abaissement de la tête du cheval et d'extension de la ligne de dessus, entraînant le soutien du dos et l'engagement des postérieurs.
Contrairement aux autres enrênements abaisseurs qui s'en prennent seulement à la bouche du cheval, Ce gogue n'a aucune action offensante pour la bouche du cheval. Cet avantage particulier vient du fait que d'une part, l'effet abaisseur est exclusivement appliqué à la nuque et que, d'autre part, l'action sur la bouche est souple puisqu'elle s'exerce par des cordelettes coulissantes dirigée par la main du cavalier (des rênes spécifiques). Le mors de filet agit donc avec douceur sur la commissure des lèvres. Enfin, lorsque le cheval cède à la sollicitation d'abaissement du gogue, celui-ci libère l'encolure qui peut s'étendre sans que soit rompu le contact de la main avec la bouche du cheval. Cette liberté contrôlée entraîne la mobilité des épaules et l'ampleur des gestes, contrairement aux autres enrênements qui enroulent l'encolure de l’équidé et l'incitent parfois à s’enfermer. Ce gogue, correctement utilisé, contribue rapidement à redonner au cheval la confiance en la main.
La Martingale à Anneaux:
La martingale à anneaux n'a pas pour but de faire baisser la tête du cheval, mais de l'empêcher de donner des coups de tête. Elle empêche le relèvement de l'encolure en punissant le cheval qui se donne lui-même un coup sur la bouche.
La martingale à anneaux n'a pas pour but de faire baisser la tête du cheval, mais de l'empêcher de donner des coups de tête. Elle empêche le relèvement de l'encolure en punissant le cheval qui se donne lui-même un coup sur la bouche.
Elle ne doit donc entrer en tension que lorsque le cheval encense ou secoue la tête.
Si le cheval est au contraire placé normalement, la martingale ne doit plus agir. Cet enrênement est le seul autorisé à l'obstacle et en cross. Il est interdit dans les autres disciplines.
Accrochée sous le ventre, la martingale à anneaux se compose d'une première courroie en cuir qui fait le tour de l'encolure et d'une deuxième courroie qui, après avoir traversé la première, se sépare en deux parties, chacune se terminant par un anneau où coulissent les rênes du filet. Des arrêtoirs sont placés sur les rênes du filet afin d'empêcher les anneaux de la martingale de se coincer dans ceux du mors. La martingale se règle en longueur et est ajustée généralement assez longue.
Pour vérifier si elle est bien ajustée, il faut que les anneaux puissent atteindre les ganaches du cheval arrêté dans une position normale. Trop courte, elle va agir de manière continue, gêner le cavalier et offrir un point d'appui au cheval ; trop longue, elle ne se mettra pas assez rapidement en action.
La Martingale Fixe:

Elle est également composée de deux courroies. La première fait le tour de l'encolure, tandis que la deuxième lie la muserolle à la sangle, après avoir traversé la première courroie. Le cheval se retrouve donc avec le nez dans le poitrail et ne peut plus lever la tête sans se donner un coup sur le chanfrein.
La martingale fixe limite le relèvement de l'encolure. Cet enrênement est particulièrement dur et entraîne souvent de violentes réactions chez le cheval. De plus, il muscle le cheval à l'envers en lui faisant creuser le dos. La martingale fixe n'est plus guère utilisée qu'en polo et en horse-ball, ou le joueur à besoin d'un cheval qui ne lève en aucun cas la tête.
Les rênes allemandes:

Ce sont deux rênes qui partent de la main du cavalier, coulissent dans l’anneau du mors et se fixent à la sangle ; soit sous le ventre, entre les antérieurs du cheval ; soit sur les côtés, sous les quartiers de la selle.
Elles ont pour but de placer le cheval en lui fléchissant la nuque et de le punir sévèrement dans la bouche dès qu'il franchit la limite que lui impose son cavalier en lui relevant la tête ou en lui étendant son encolure. Les rênes allemandes posées à la sangle, au niveau de l'inter-ars, et fixées au surfaix à la hauteur des jambes du cavalier, permettent une attitude vers le bas et favorisent la tension horizontale ; posées à la sangle, au niveau du garrot et fixé au quartier de la selle à la hauteur des mollets du cavalier, permettent de favoriser le soutien de l'avant-main et peuvent être utilisées dans le travail vers le rassembler.
Les rênes allemandes étant un enrênement très puissant en raison de leur système coulissant, elles doivent être réservées aux cavaliers expérimentés. Mal utilisées, elles incitent le cheval à lâcher la main, à creuser son dos, à s'encapuchonner et à se mettre sur les épaules: Il donne l'impression d'être en place alors qu'il ne tend pas ses rênes et n'a aucune impulsion.
A la longe; Les élastiques :

Comme leur nom l'indique, il s'agit de deux élastiques en caoutchouc qui s'attachent au surfaix, et le plus souvent aux anneaux du mors.
Ils favorisent le placer et musclent le dos du cheval. Il ne faut pas les attacher trop courts car c'est le cheval qui doit venir les tendre en s'y appuyant et en se portant sur la main. L'élastique intérieur doit de plus être attaché légèrement plus court que l'élastique extérieur. Utilisés montés, les élastiques ont des effets désastreux puisqu'ils punissent directement dans la bouche le cheval qui lève la tête ou étend son encolure. Le cheval finit par refuser de venir sur la main et s'enferme pour ne pas risquer de prendre de coups dans les dents.
A la longe; Les rênes fixes:

Leur principe est exactement le même que celui des élastiques. Ce sont deux rênes en cuir attachées latéralement au surfaix et que le cheval tend en se portant en avant. Elles sont principalement utilisées dans les cirques.
A la longe; Le chambon:

Il permet de muscler le dos du cheval en le forçant à allonger l'encolure vers le bas et à baisser la tête. Le chambon tire sur la bouche du cheval jusqu'à ce que ce dernier cède. Dès que le cheval baisse la tête, l'enrênement se détend.
Le chambon doit être utilisé seulement au pas et au trot, lors de séances très courtes, car il apprend au cheval à tirer vers le bas et à se mettre sur les épaules.
Il s'attache sous le ventre et passe dans une poulie fixée sur la têtière du filet avant de se fixer sur les anneaux du mors.
A la longe; Le Pessoa:

Constitué de poulies, cordelettes et mousquetons, il s'adapte sur un surfaix à anneaux. Il se règle en ajustant la longueur des cordes à la taille du cheval et à l'attitude qu'on veut lui voir adopter.
Le jeu des poulies permet au cheval de trouver lui même l'attitude recherchée. En effet s'il lève la tête, l'enrênement exerce une pression sur les postérieurs. Il ne peut donc pas travailler la tête en l'air en creusant son dos. En revanche, si le cheval baisse légèrement la tête, il jouit d'une certaine liberté tout en étant maintenu dans une bonne attitude.
Cet enrênement se différencie des autres de part sa "moumoute", qui se place au niveau du pli du jarret. Le pessoa permet de travailler le cheval entièrement, de l'arrière main jusqu'au bout du nez. Il permet de muscler le cheval dans tout son corps mais particulièrement dans son dos, grâce au cercle vertueux qu'engendre le Pessoa.
En effet, la moumoute incite le cheval à engager et pousser ses postérieurs, ce qui fait remonter et muscler le dos du cheval, chose qui engendre la mise sur la main de l'équidé.
Enfin, le plus important dans ce type d'exercice est de vérifier que le cheval ne viennent pas s'enfermer dans son enrênement, ou bien qu'il ne viennent déplacer ses hanches à l’extérieur,ses épaules à l'intérieur, ou encore qu'il ne viennent pas baisser exagérément son bout du nez, auquel cas il fausserait l'exercice et ne travaillerais plus trop.
Essayez de privilégier des séances courtes mais intensives, ou le cheval ne s’ennuiera pas et n'aura pas d'apriori à recommencer plus tard.
L'enrênement Pessoa se travaille plus spécifiquement au pas et au trop, mais peut également être fait au galop à condition que le cheval est au naturel une musculature plutôt avancé.
Il existe trois types de branchement pour le Pessoa: Le premier (bleu), sert à travailler un cheval bas mais sur la main. Le second (rose), sert à travailler un cheval avec une nuque déjà plus haute. Le troisième (rouge), est le plus compliqué: Le cheval à la nuque au point le plus haut, c'est une position qui apporte de la prestance aux chevaux de dressage, et une certaine assise sur les postérieurs:
Pour savoir comment "brancher" cet enrênement complexe, voici une excellente vidéo, très bien expliquée, avec de belles image et un joli montage de la chaîne YouTube "Dance With Him" pour vous montrer comment placer cet enchevêtrement de fils:
Et maintenant, voici la seconde partie de la vidéo, qui vous expliquera comment modifier chaque position, comment travailler votre cheval avec et encore bien d'autre choses:
Merci d'avoir lu ce post, en espérant qu'il vous aura aider, à bientôt dans Equi-Mag!

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